cliquez pour en savoir + : carte des ressources de l’arrière-pays antique (PDF 204 ko)

Un site de piémont

La cité de Volubilis s’adosse à deux massifs montagneux dont l’un, le Zerhoun, se prolonge en direction de Fès. Ces bourrelets qui annoncent la chaîne du Rif dominent le site de 500 à 800 m. La ville elle-même est assise à 390 m d’altitude en moyenne, sur un petit plateau triangulaire relié au massif par une pente douce. Celui-ci est délimité à l’est par l’oued Fertassa, au sud par l’oued Khoumane. Cette avancée surplombe le plateau d’El Gaada, situé à une soixantaine de mètres en contrebas. Le site domine ainsi de vastes horizons. De petites tours de guet érigées dans les montagnes voisines assuraient la protection de la ville, facile à défendre.

De l’eau en abondance

Le climat de la région a peu changé depuis le néolithique. Les étés sont chauds et secs, les hivers froids et humides, avec de rares gelées. Les conditions climatiques sont globalement salubres. Les pluies venues de l’ouest tombent de façon inégale, en fortes averses le plus souvent. Elles alimentent des nappes phréatiques. De nombreuses sources facilement accessibles s’alignent sur les pentes du Zerhoun. Celle de Fertassa, au débit sans doute plus important qu’aujourd’hui, a alimenté Volubilis par l’intermédiaire d’un aqueduc. La proximité de l’oued Khoumane et de l’oued Fertassa qui coule intra-muros garantissait aussi un approvisionnement en eau régulier.

un arrière-pays aux ressources variées

La montagne proche, constituée d’une alternance de grès, de calcaires durs ou tendres et de marnes, a fourni les matériaux indispensables à la construction de la ville. De nombreuses carrières sont encore visibles aux alentours du site. Le Zerhoun porte aussi des forêts de chênes verts facilement exploitables.Les versants du massif pouvaient être utilisés comme terrains de parcours pour le petit bétail. Le piémont bien exposé se prêtait à la culture des céréales, de la vigne et de l’olivier. Dans les vallées des oueds et sur leurs terrasses, les alluvions favorisaient l’arboriculture et les cultures maraîchères.On pratiquait la culture du blé et de l’olivier sur les sols limoneux du plateau d’El Gaada. Les terres plus lourdes des collines et des rives d’oued étaient sans doute utilisées pour la poterie et la fabrication de briques crues, simplement séchées au soleil.

une situation stratégique

Dès sa création, Volubilis disposait donc de tous les atouts pour nourrir et abriter une population estimée à plusieurs milliers d’habitants. Située à la limite des grandes plaines du Nord, sorte de bastion avancé face au Moyen Atlas, la ville protégeait ainsi la partie la plus fertile de la province. C’était l’une des clés du dispositif de défense de la Maurétanie Tingitane romaine.