dessin de l’arc par Von Augustin (1830)

Les ruines de Volubilis ne sortent de l’oubli qu’au XVIIIe siècle. En 1750 paraît à Londres une gravure représentant « les ruines d’une ancienne construction romaine, à six lieues de Meknès ». Il s’agit de l’arc de triomphe de Volubilis, dessiné par un certain Henri Boyde, capitaine anglais capturé par les corsaires de Salé et prisonnier du sultan Moulay Ismaïl. Ce captif est racheté en 1721 par une mission anglaise dont fait partie John Windus, qui à son tour dessine les restes de l’arc de triomphe et de la basilique. Plus tard, en 1830, Von Augustin, un baron autrichien, prend quelques croquis des ruines. Entre temps, le tremblement de terre de Lisbonne de 1755 avait provoqué l’effondrement des quelques verstiges qui émergeaient encore du sol. Puis vers la fin du XIXe siècle, ce sont deux diplomates français, Charles Tissot et Henri de la Martinière qui prospectent le site, relevant de nombreuses inscriptions latines.

 

la basilique dans les années 20

Cette première campagne de fouilles s’intensifie sous le Protectorat français. En 1915, le Maréchal Lyautey fait établir un camp de prisonniers allemands sur le site. Ceux-ci procèdent aux premiers travaux de dégagement autour de l’arc et de la basilique. En octobre 1915, la conduite des fouilles est confiée à Louis Chatelain, premier chef du Service des Antiquités du Maroc. Le site est alors un immense éboulis de pierres envahi par la végétation.
Après le centre monumental, c’est le quartier nord-est qui est à son tour prospecté dans les Années 30 sous la direction de Raymond Thouvenot. Au lendemain de l’indépendance, les archéologues et historiens marocains prennent la relève d’une longue liste de chercheurs. En collaboration avec des équipes étrangères, Ils se consacrent davantage au quartier tardif, délaissé par les premières fouilles. Actuellement, sur les 40 hectares du site occupés par une histoire presque millénaire, on estime que la moitié de l’espace reste encore ouvert aux appétits des archéologues.