LA DEFENSE : le dispositif militaire

Comment les Volubilitains étaient-ils protégés?

porte dite de Tanger et enceinte
essai de restitution de la porte de Tanger
glaive, casque et chausse-trape d’après C. Boube-Piccot

L’arrière-pays de Volubilis a attiré et fixé de nombreux paysans.Cet espace rural couvrait une superfice d’une trentaine de km de long sur une quarantaine de km de large. C’est ce vaste territoire, qui constituait aussi les limites sud de la province, qu’il fallait protéger contre les risques de razzias des tribus maures voisines. La défense de Volubilis et de son arrière-pays s’appuyait sur 3 camps. Aïn Schkour et Tocolosida contrôlaient la montagne à l’est, à environ 5 km de la ville. Le camp de Sidi Moussa, distant d’une vingtaine de km, gardait aussi la vallée du Rdom et l’accès aux riches plaines du Nord. Entourés d’une muraille de forme carrée de 100 à 150 m de côté, ces camps étaient alimentés en eau par des sources voisines ou un aqueduc. Les troupes qui y séjournaient nous sont connues par des inscriptions (dédicaces, épitaphes) et des diplômes militaires. Placées sous le commandement d’un préfet, elles étaient constituées d’auxiliaires originaires de tout l’empire (Gaulois, Syriens, Bretons, Asturiens, Galiciens…).

Elles constituaient des ailes de cavalerie et des cohortes de cavaliers ou de fantassins. En l’absence d’un camp légionnaire (le plus proche étant distant de plusieurs centaines de km), ce sont ces troupes aux effectifs limités (1500 à 2000 hommes) qui défendaient la province. Ce dispositif était complété par un réseau de tours de guet et de petits fortins construits sur les hauteurs. Des relais assuraient probablement une liaison optique avec les camps, et peut-être même avec Volubilis. On ignore si la ville même disposait d’un détachement. On y a trouvé des vestiges d’armes et des épitaphes qui mentionnent plusieurs unités, mais rien ne prouve que celles-ci y aient séjourné.

Volubilis ne fut pourvue d’une enceinte qu’en 168-169. Il faut cependant y voir davantage le signe d’un enrichissement de la ville que d’une poussée d’insécurité. Son tracé englobait l’ensemble de la cité jusqu’à l’oued Khoumane, sur une longueur de 2600 m. Cette muraile, épaisse d’1,50 m environ et haute de 5 à 7 m selon les estimations, étaient flanquée d’une quarantaine de tours semi-circulaires. Celles-ci premettaient probablement d’accéder à un chemin de ronde. Dans son dernier état, cette enceinte était percée de 9 portes d’une à 3 baies.

 

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